Il est peu probable que vous pensiez à vous enduire la peau de diesel, et encore moins pour vos enfants. Pourtant, la plupart des produits cosmétiques conventionnels contiennent des ingrédients issus de la pétrochimie, problématiques pour la santé et l’environnement. Malheureusement, les étiquettes de cosmétiques sont souvent difficiles à comprendre. Voici quelques conseils pour décrypter ces étiquettes, éviter les pièges et acheter des produits vraiment propres pour la santé et la planète.
La composition des cosmétiques conventionnels (ou comment jouer au petit chimiste en faisant ses courses)
Les fabricants de cosmétiques doivent lister les ingrédients de leurs produits sur l’emballage, conformément à la législation européenne. Cette liste, appelée INCI, est généralement écrite en minuscules et contient des termes grecs, latins ou anglais. En inspectant les étiquettes des cosmétiques conventionnels, on peut trouver des ingrédients problématiques tels que des perturbateurs endocriniens (parabènes, filtres UV synthétiques), des allergènes, des silicones, des polymères, des huiles minérales, des alcools gras et des conservateurs controversés. Il est important de noter que les produits tels que les crèmes hydratantes, rouges à lèvres, dentifrices ou déodorants entrent en contact direct avec notre peau et nos muqueuses. Même si ces produits ne sont pas toxiques individuellement aux doses utilisées, il est crucial de faire attention à l’effet cocktail potentiel résultant de l’utilisation combinée de différents perturbateurs endocriniens. Les conséquences à long terme de ces mélanges sur la santé humaine restent difficiles à prédire.
Les différentes méthodes pour décrypter les étiquettes des cosmétiques
Vous avez pris la décision de dire adieu aux ingrédients douteux ! Il existe plusieurs façons de procéder.
Décrypter soi-même la liste INCI
Les sites Que choisir et l’association Slow Cosmétique ont identifié les substances à éviter. L’association Slow Cosmétique recommande d’éviter les ingrédients terminant par -one, -oxane, -siloxane, -polymère, -vinyl, ainsi que les termes composés avec -polymère, -acrylate, -polyquat, le « polyéthylène » et la plupart des termes contenant -carbomer. Quant au site Que choisir, il suggère de prendre avec vous la liste des allergènes et des substances indésirables pendant vos courses ! Si ces initiatives sont louables et exercent probablement une pression sur les fabricants, leur mise en pratique semble malheureusement fastidieuse : vous risquez de passer de longues heures dans les rayons à traquer le methylchloroisothiazolinone ou le cyclotetrasiloxane ! Si vous optez pour cette option, préférez effectuer votre sélection depuis chez vous sur internet avant de partir faire vos courses. Vos yeux vous en seront reconnaissants ! ©Unsplash/D Koi.
Recourir à une application
Pour éviter de passer du temps à comprendre les étiquettes INCI, il est possible d’utiliser des applications qui le font pour nous. Yuka est l’application la plus populaire, évaluant 1,5 million de produits cosmétiques en fonction de leur impact sur la santé et l’environnement. D’autres applications telles que INCI Beauty et QuelProduit de Que Choisir offrent également cette possibilité.
La cosmétique bio, une valeur sûre ?
Éviter les ingrédients suspects dans les produits de beauté conventionnels est vraiment difficile malgré tous les outils disponibles. Il est alors tentant de se tourner vers des cosmétiques naturels et bio, mais il faut bien les choisir car même eux ne sont pas toujours parfaits.
Gare au marketing et au greenwashing
Ne vous fiez pas au packaging : une écriture verte ou des images de plantes sur l’emballage ne garantissent rien quant à la composition du produit. Certaines marques mettent en avant la présence d’ingrédients naturels et biologiques dans leur publicité, même s’ils ne constituent qu’une petite partie du produit. Les labels permettent de distinguer les produits répondant à des critères spécifiques, mais tous ne se valent pas. La mention Nature & Progrès est l’une des plus strictes en cosmétique, interdisant les ingrédients synthétiques et exigeant que les ingrédients d’origine agricole soient certifiés Agriculture Biologique ou Nature et Progrès. Les labels Cosmébio ou Ecocert Cosmos certifient un produit comme étant à 95 % d’origine naturelle et comportant une proportion d’ingrédients bio. Ils garantissent également l’absence d’ingrédients nocifs pour la santé ou l’environnement. La mention Slow Cosmétique récompense les produits engagés dans une démarche écologique, saine et raisonnable. Pour découvrir nos cosmétiques bio préférés, consultez notre comparatif dédié. Parfois, les solutions les plus simples sont les meilleures : grâce à nos tutoriels et recettes, fabriquez vous-même des produits d’hygiène et de beauté sains et écologiques tels que le déodorant, le shampoing solide, le dentifrice et bien plus encore !